La camomille, reine des infusions
La camomille est considérée comme la reine des infusions, ce qui lui vaut souvent le doux surnom de « boisson de mamie ». Cette réputation moqueuse ne l’empêche pas de rester l'une des tisanes les plus bues au monde, mais il faut bien avouer que ses amateurs passent rarement pour des rois de la nuit ! Au sein de la famille des astéracées, la camomille est surtout connue pour ses propriétés calmantes et sédatives. Elle permet de dormir comme un bébé et elle est également anti-inflammatoire en usage interne comme en application externe. Son qualificatif de « matricaire20 » – du latin matrix – vient de son influence bienfaisante sur l'appareil reproducteur féminin. On parle de ses propriétés emménagogues et analgésiques : elle facilite la venue des menstruations et diminue les douleurs du syndrome prémenstruel. Elle fait aujourd’hui partie intégrante de la pharmacopée de 26 pays où elle entre dans la composition d’une multitude de préparations populaires. En Allemagne, on utilise ses capitules floraux en médecine pédiatrique pour traiter l'érythème fessier et les croûtes de lait des nourrissons. Ils contiennent 0,5 à 1,5 % d’huile essentielle bleue, dont la coloration est due à la présence de chamazulène, un composé anti-inflammatoire et cicatrisant. Ses flavonoïdes ont des effets calmants et antispasmodiques, efficaces contre les gastrites et les débuts d’ulcères. Son huile essentielle est également anti-candida albicans et antimicrobienne, principalement contre les bactéries gram+21.
Cet article est extrait du magazine Plantes & Bien-être n°35
Des chercheurs découvrent une hormone capable de régénérer nos muscles
Les scientifiques toulousains ont identifié une hormone qui pourrait rétablir la masse musculaire des seniors. L’élixir de jouvence serait-il en nous ? C'est en tout cas ce qu'affirme une équipe de chercheurs de l'Inserm, de l'université Paul-Sabatier et du Gérontopôle du CHU de Toulouse, dans une étude publiée dans Nature Medicine*. Une hormone naturelle, l'apeline, pourrait régénérer les capacités musculaires des personnes âgées et leur permettre de rester en forme plus longtemps. L'étude a été menée sur des souris âgées, qui ont reçu une dose de cette hormone secrétée lorsque les muscles se contractent durant l'effort physique. Les scientifiques ont ensuite constaté que leur capacité musculaire s'était développée "significativement", et que leurs fibres musculaires s'étaient régénérées.
Les seniors concernés au premier plan
Si cette découverte peut ravir les grand sportifs et adeptes de la musculation, elle ne s'adresse pourtant pas à eux, mais aux seniors. En effet, ces derniers voient leurs muscles fondre au fil des années. Ce syndrome gériatrique naturel, appelé "sarcopénie" affecte alors leur facilité de déplacement et provoque une dépendance croissante. "Avec l'apeline le dopage n'est pas possible. Elle n'a pas d'efficacité sur les souris jeunes qui en produisent déjà naturellement et en rajouter n'améliore pas les performances", indique le professeur Philippe Valet, codirecteur de l’étude.
Une activité physique chaque jour
Dès 2019, des essais cliniques seront réalisés pour évaluer l'efficacité de l'apeline sur la sarcopénie. Les scientifiques travaillent d'ailleurs avec un laboratoire pharmaceutique pour permettre au produit, aujourd'hui sous forme d'injection, d'être administré plus facilement. "Dans les années à venir, l’apeline pourrait donc être utilisée à des fins thérapeutiques dans le domaine de la sarcopénie puisque les résultats de l’étude chez la souris montrent qu’un traitement par cette hormone permet d’améliorer significativement les facultés musculaires", ajoute Philippe Valet. En attendant, pour prévenir et limiter la fonte musculaire liée à la sarcopénie, les gériatres recommandent de pratiquer une activité physique régulière, en essayant d'atteindre le mieux possible l'objectif des 10 000 pas par jour.
*www.nature.com/articles/s41591-018-0131-6#Abs1
Le végétarisme est-il utile aux seniors ?
Le Programme national nutrition santé (troisième du nom), qui a accouché du fameux slogan « Cinq fruits et légumes frais par jour », devait être retravaillé en 2015. En 2018, on attend toujours. Mais pour le Pr Massimo Nespolo, grand promoteur d’une alimentation végétarienne, y compris pour les seniors, il est plus que temps d’en finir avec lui !
Le PNNS 3 diffuse les recommandations officielles en matière de nutrition visant à améliorer la santé de la population. Pourtant, quand on vous écoute, on a l’impression que c’est tout le contraire…
Pr Massimo Nespolo : Le PNNS est un plan bâti pour satisfaire les intérêts d’une certaine industrie agroalimentaire. La preuve : il recommande de consommer des protéines animales une à deux fois par jour et des produits laitiers deux fois par jour1 pour les adultes. Ce dernier chiffre peut grimper jusqu’à quatre pour les enfants et les personnes âgées ! Il passe, bien sûr, sous silence le fait que les produits animaux sont bourrés de graisses saturées et de cholestérol, qu’ils sont souvent riches en sel (charcuterie, fromages) et pauvres en magnésium et en potassium. Cerise sur le gâteau : il fait croire que ces produits sont meilleurs que les protéines végétales. Ce qui, selon moi, n’est pas le cas.
Quels problèmes posent les produits animaux selon vous ?
Pr M. N. : L’organisme humain possède une hormone baptisée IGF-1 (« facteur de croissance 1 »). C’est le facteur de croissance le plus puissant de l’organisme : il joue un rôle de levier dans la croissance des cellules. Abondant chez les enfants, sa production baisse avec les années parce que l’organisme en a moins besoin. Les animaux produisent aussi cette hormone. Chez la vache, la structure moléculaire de cette hormone est exactement la même que chez l’humain. Quand nous consommons un steak ou buvons du lait, nous ingérons cette IGF-1. Nous ajoutons donc à la production endogène (celle fabriquée par l’organisme) une quantité exogène (celle de l’animal) d’IGF-1, car cette hormone n’est détruite ni par traitement thermique, ni par pasteurisation, ni par traitement UHT. La présence de cette hormone constitue un problème dans la mesure où elle stimule aussi la croissance des cellules cancéreuses. Nous avons tous des foyers cancéreux dans l’organisme. La plupart sont détruits sous l’action de notre système de défense, mais si on nourrit ces cellules avec un excès de ce facteur de croissance, il y a un risque qu’elles dépassent la capacité de réaction de l’organisme et finissent par grossir et se propager. Des études ont d’ailleurs établi un lien entre les régimes alimentaires riches en protéines animales – dont la caséine (protéine du lait) – et le développement de maladies coronariennes et de cancers.
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